15 Décembre 2000
Le Lundi matin nous partons en direction de Cochabamba : la piste est plusieurs fois interrompue par des passages de rivières (heureusement que la saison des pluies n’a pas encore commencée) mais cette fois-ci nous faisons la route en compagnie de Pascale, le français qui a acheté une Fiat à Buenos Aires, ce qui nous permettra de nous dépanner en cas de problème. Nous atteignons le village de « Aguille » vers l’heure du déjeuner, Philippe en profite pour évacuer ses problèmes digestifs dans les toilettes d’un hôtel. Nous enchaînons sur une route pavée de grosses pierres sur plus de 200 km : au début nous pensons qu’il s’agit d’une route construite par les Incas, mais plus tard nous apprenons qu’il s’agit d’une nouvelle route achevée il y a seulement 2 ans !
A la tombée de la nuit nous arrivons dans le petit village de Qina Qunaca et nous rencontrons par hasard l’institutrice qui nous propose gracieusement de dormir dans son école, cool, on ne pensait pas trouver un logement ici aussi facilement. Cela faisait longtemps que l’on n’était pas retourné à l’école : sur les murs sont accrochées des cartes de la région et de la Bolivie, la plupart des textes sont écrits en Quechua, en entrant à droite il y a un petit meuble dans lequel sont rangées les « gamelles » des élèves (sans doute pour le repas de midi), évidemment les murs sont bruts de béton et donc pas isoles du froid, il ne doit pas faire chaud ici l’hiver… bref, ces conditions rappelleraient sans doute leur enfance à nos grand-parents, mais les problèmes de l’enseignement en Bolivie sont sans doute très loin de ceux revendiqués par les enseignants en France : étant donné que les profs gagnent des salaires bien supérieurs à la moyenne (1200 FRF / mois) pourquoi se plaindraient-ils ? et étant donné que l’école n’est pas obligatoire, les salles de classes n’ont aucunes chances d’être surchargées…
Le lendemain nous remercions généreusement nos hôtes et nous repartons en direction de Cochabamba. Sur la route, nous visitons le marche de Punata : il n’a rien de traditionnel mais il est très impressionnant par sa taille : il occupe tout le centre-ville. Vers midi, nous sommes à Cochabamba, la ville a l’air très belle mais nos tristes aventures nous poussent à repartir le même jour : Philippe se fait voler son matériel photo pendant que nous prenons le déjeuner dans un resto du centre-ville, et pour couronner le tout nous constatons en sortant du resto que la Police du quartier nous a posé un Sabot sur un pneu de la 505 : cela nous coûte 20 minutes de discussions et 50 Bolivianos. Notre souvenir de Cochabamba ne sera pas impérissable.
Dès la sortie de la ville, la route monte très rapidement dans les montagnes, les paysages sont superbes : colorés de rouge et de jaune, mais ce qui retiens plus notre attention ce sont tous ces mendiants au bord de la route, plantés au milieu de nulle part… on comprend que les chauffeurs de bus et de camions doivent leur lancer des pièces à leur passage. Apres 1 heure de montée nous sommes déjà à 4000 mètres d’altitude : sur l’Altiplano Bolivien, un joli nom qui peut simplement se traduire par « plateau en altitude ». 4 heure plus tard nous sommes à La Paz.
Notre arrivée en pleine nuit est assez spectaculaire : nous arrivons en haut d’un énorme 1/2 cratère complètement illuminé, ce qui nous laisse croire que nous arrivons au dessus d’un « vaisseau spacial ». Le centre-ville est en bas, et les quartiers alentours sont accrochés sur les pentes : plus de 1000 mètres de dénivelée ! La Paz est vraiment une ville impressionnante, mais elle est loin d’être belle, elle est très polluée et on a l’impression que tous les bâtiments tombent en ruines.
Avant cela nous rejoignons la ville de Copacabana, au bord du lac Titikaka.
Par fantaisie nous empruntons la route de « gauche », celle qui passe par le Pérou, résultat nous traversons 2 frontières, 4 douanes, et finalement cela ne nous prend pas plus d’une heure et 20 Bolivianos de pourboire… ce qui paraît finalement assez facile.
Copacabana est en quelques sortes la « Cote d’Azur » de la Bolivie : là où la Jetset de La Paz vient passer ses week-end. Il faut dire que le lieu est superbe, il offre une une vue sur ce lac immense – perché à 3800 mètres – qui se laisse facilement confondre avec la mer.
Ici on a vraiment l’impression d’être en vacances, on en profite pour faire un tour en bateau jusqu’à Isla del Sol, et on occupe nos soirées à discuter avec d’autres touristes dans un bar branche de la ville.
Depuis Uyuni nous eu avons plusieurs discussions sérieuses avec Olivier concernant le voyage en voiture, ce qui nous a aussi permis de constater que, l’un et l’autre, nous n’avons plus du tout la même conception du voyage.
Tout cela nous a amené à décider de retourner au Chili pour revendre la 505, ensuite chacun suivra sa propre route…
Le jour de notre départ le temps se dégrade, la pluie se met à tomber à quelques kilomètres de Copacabana, et à hauteur de La Paz, tout se transforme en neige… le moteur n’apprécie pas trop ces conditions extrêmes : -5 degres à 4000 mètres, ce qui nous force à marquer un stop chez un mecano de La Paz.
Quelques heures plus tard, nous passons un col a 4660 mètres et nous arrivons à la frontière Chilienne, nous entrons alors dans le Parc National de Lauca : des volcans superbes, des paysages désertiques, des Lagunas, des flaments roses… que demander de plus ??? Euh… le beau temps, parce-que malheureusement la pluie ne s’est pas arrêtée à la frontière !
Nous passons les jours suivants à tenter de revendre la voiture, mais étant donné que la Zone 1 (Arica, Iquique) est une zone détaxée, c’est à dire moins chère, nous devons passer en Zone 2 : Calama. Il est inutile de parler ici de nos multiples démarches commerciales auprès d’acheteurs soi-disants potentiels, le résultat est que nous avons revendu la 505 au bout de 4 jours, pour 1.400.000 pesos (18.000 FRF), à un dealer de Calama (il a fait une assez bonne affaire le bougre).
Suite à cela et pour diverses raisons qu’il serait inutile de développer ici, nous poursuivons maintenant notre route chacun de notre côté, cela fait aussi partie du voyage !
Notre épopée en Peugeot 505 s’arrête donc ici.
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