Nos petites aventures nous ont permis de prendre un peu d’expérience de la conduite hors-piste et de ramener quelques bonnes anecdotes :
L’altitude
La conduite en altitude est le seul point que nous avons essayé de préparer avant notre départ : mais personne en France n’a su nous renseigner.
Au dessus de 3000 mètres : votre voiture respire moins bien (comme vous), le moteur se dérègle (peut-être comme vous aussi) et consomme plus de carburant, et vous avancez beaucoup moins vite. Le moteur chauffe, surchauffe et si vous ne faîte rien il a le risque de ne plus repartir.
Le mécanicien de San Pedro de Atacama (Chili) nous à montrer comment faire : il faut jouer sur l’avance de phase du carburateur : tout en faisant tourner le moteur, dévissez un peu la tête de delco et faîte la pivoter à droite ou à gauche jusqu’à sa position optimum (quelques millimètre suffisent). Eviter de toucher au filtre à air : certains l’enlèvent pour augmenter le débit d’air, mais cette technique apporte peu de résultat et risque d’encrasser votre moteur.
Au dessus de La Paz (Bolivie) : à plus de 4600 mètres par -5°C sous la neige, nous nous sommes retrouvés en 5e à 40km/h : quelques degrés de moins et la voiture était plantée.
La tôle ondulée
Il s’agit de vaguelettes de sable dur séparées par des creux pouvant aller jusque 30 cm de profondeur, et plus d’un mètre de large. Elles sont provoquées par les battements des suspensions des véhicules qui a force de taper et retaper le sable, l’endurcissent.
Les experts recommandent de rouler à 80 km/h pour avancer presque sans vibration. Mais si vous n’avez pas un gros 4×4 et si vous n’est pas un pilote du Paris-Dakar, faîtes comme nous : roulez lentement !
Si vous avez une voiture type Peugeot 505 : vous pourrez alors apprécier le confort de ses grosses suspensions ainsi que de ses sièges.
Les ornières
Il s’agit de deux traces plus ou moins distincts et profondes séparées par la distance entre les deux pneus du véhicule qui les a creusées.
Nous n’avons pas testé les ornières en forêt ou dans la jungle par temps humide. Nous connaissons les ornières faîte de gros sable sec dans le désert.
Sur ce type de terrain, il n’est pas possible de rouler en dévers avec 2 roues en extérieur : la voiture serait automatiquement planté.
Une seule solution : rouler au sommet des ornières, ce qui demande beaucoup de concentration et de self-control, un vrai jeu d’équilibriste ! Dans les virages la profondeur des sillons peut atteindre 50 cm, vous n’avez donc pas droit à l’erreur. Sur ce type de piste, nous avons beaucoup apprécié la précision apportée par la propulsion arrière de la 505.
La traversée de rivières et de gués
Nous avons pratiqué les « faux gués » : les passages imprévus et incontournables.
Préparer sa traversée:
Dans ce genre de situation il faut d’abord tremper les pieds avant de tremper les roues de la voiture : évaluez la force du courant, la profondeur de l’eau, la stabilité du terrain, et dégagez les obstacles (pierres, morceaux de bois, etc.) se trouvant sur le passage que vous aurez défini pour votre voiture. Ensuite vous devez :
- protéger tout votre chargement de l’eau et de l’humidité, si nécessaire déchargez le plus fragile de l’autre côté de la rive : au sec.
- arrimer, avec les cordes ou les sangles dont vous disposez, la voiture sur la rive opposé afin d’éviter qu’elle se transforme en bateau sous la force d’un courant.
- afin de lui éviter un trop gros choc thermique, laissez refroidir le moteur.
- vérifiez l’étanchéité des parties électriques.
- protégez le filtre à air afin qu’il ne se transforme pas en filtre à eau. Le risque majeur de ce genre d’exercice est l’entrée d’eau dans le moteur par le filtre à air.
La traversée
Démarrez la voiture, et avancez à petite vitesse, sans faire patiner l’embrayage, dirigez-vous vers la rive opposée.
Si vous calez au milieu de ce « faux-gué, » n’essayez pas de remettre le moteur en route si celui ci se trouve en partie ou totalement dans l’eau. Soit vous demandez à un copain 4×4 de vous aider, soit vous tirez sur la corde, soit vous attendez un copain 4×4.
Les pneus
Sur piste rocheuse & caillouteuse, gardez la même pression que sur route.
Sur tôle ondulée, diminuez de 20% cette pression, ceci afin d’amortir les mouvements de la suspension. Par ailleurs, il vous faudra contrôlez fréquemment cette pression, car les battements répétés de la tôle ondulée ont tendance à la faire monter.
Sur le sable, dégonflez au maximum, jusqu’à 1/3 de la pression normale du pneu, pour les passages mous, puis regonfler après le passage. Avec une pression aussi basse, n’oubliez pas que votre pneu devient plus fragile, et qu’il vous faudra faire attention à la moindre pierre qui risquerait de le déchirer. Evitez par ailleurs les accélérations et freinages brutaux qui feraient à force, tourner le pneu dans la jante.
Les pneus sont la première cause de panne sur une voiture : alors surveillez les souvent.
La route normale
Finalement la route normale est ce qu’il y’a de plus dangereux : car il y a du trafic et comme souvent « le danger c’est les autres ». Cette carte vous montre les pays avec le plus fort taux de mortalité sur les routes dans le monde :
Pour évitez les accidents de voiture dans des pays que vous ne connaissez pas :
- Respectez le code de la route locale, et renseignez-vous sur ses particularités
- Evitez de rouler la nuit ! les phare sont optionnels dans certains pays
- Ne roulez pas vite, une vache ou un objet non-identifié peut traverser à tout moment
- Ne roulez pas si vous êtes fatigué, toute votre attention est nécessaire
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